La météo annonce de la pluie… so what ?

Les applis météo sont formelles : les cas d’insolations devraient se faire rares pour cet Ardèche Run 2022.
Il est même possible qu’on ait droit à un peu de flotte…
Bon, il va peut-être pleuvoir. C’est grave docteur ?

Depuis quand les coureurs ont peur de la pluie ?

Aux dernières nouvelles, notre sport n’avait pas perdu ses fondamentaux, ni ses valeurs qui le rendent si grand et si beau.

Les fondamentaux : une paire de baskets, un short , un t-shirt… ça suffit pour courir. Le reste (l’essentiel !) c’est du travail , de l’envie, de la persévérance, des émotions, des déceptions , des joies inoubliables, des blessures déchirantes, des retours à force de détermination., de la transpiration, des frissons…
Alors s’il faut ajouter à tout cela une casquette ou un coupe-vent imperméable, quelle importance !? La pluie mouillera l’accessoire mais ne fera pas fondre l’essentiel.

L’annulation est-elle envisageable ?

A quelques jours / heures de la course, les messages sont nombreux pour nous demander si on maintient ou pas. Il s’agit rarement de coureurs , plutôt de gens qui connaissent mal ce sport. Un sport qui peut se pratiquer n’importe où, n’importe quand, par n’importe quelles conditions, l’unique carburant du pratiquant n’étant pas le soleil mais le courage.

Une seule règle : la sécurité des coureurs ! Si de violents orages étaient annoncés et pouvaient compromettre la sécurité des coureurs, nous n’hésiterions pas une seconde à annuler la course,. D’ailleurs la décision nous serait probablement imposée par la préfecture. Mais la pluie, faible ou forte, n’a jamais représenté un danger pour les sportifs.

Perso,, je n’oublierai jamais cet entrainement avec Marina, alors qu’on préparait le marathon de Paris : 20h en févier, nuit noire, route enneigée, pluie lourde et vent. Tout était réuni pour qu’on décide de rester au chaud plutôt que de bouffer cette séance de fractionné à la frontale dans la bouillasse. Mais cet entrainement (terminé dans la douleur et les frissons) est gravé à jamais dans nos mémoires comme la preuve de notre détermination. On était à l’opposé du run-selfie en mode influenceur… et c’était chouette.

Je pense aussi à ce Marseille-Cassis 2010 qui s’est déroulé sous les trombes d’eau d’un épisode méditerranée. Celles et ceux qui l’ont couru ont pris des litres sur la tronche du début à la fin, ce qui a probablement rendu la course difficile et éprouvante … mais je suis prêt à parier que pas un(e) seul(e) de ces concurrents trempés jusqu’aux os ne regrette d’avoir fait partie des héros de ce Marseille-Cassis dantesque. J’imagine même que depuis, il ont souvent eu l’occasion de dire « moi j’y étais« .

Alors tu peux venir, la pluie, on t’attend !

Et si on célébrait la pluie ? La nature ? Nos agriculteurs ? Nos rivières ?

Alors que des sports (que je nommerai pas) n’en finissent plus de se regarder le nombril avec une insistance qui tourne à l’indécence, je sais que celles et ceux qui ont choisi la course à pieds sont capables de relativiser l’inconfort des circonstances météo :
comme d’autres départements, l’Ardèche connait depuis presqu’une année entière une sécheresse terrible. Les nappes phréatiques sont au plus bas, les rivières sont presque inanimées et nos jolies cascades n’ont pas coulé depuis des lustres. Le monde agricole est désespéré et contrairement à nous, il se réjouit quand son appli météo lui affiche des nuages noirs. Alors s’il faut payer le prix d’un semi-marathon humide pour redonner de l’espoir à celles et ceux qui produisent ce qu’il y a dans nos assiettes, le sacrifice ne semble pas énorme.

Le pire n’est jamais sûr

La prévision météo est une science difficile. Et c’est particulièrement hasardeux mi-septembre.
On en sait quelque chose à l’Ardèche Run : en 2019, le déluge était annoncé … et la course s’est déroulé sans une goutte de pluie.
Alors arrêtons un peu de scruter nos applis, concentrons-nous sur la course. Nous verrons bien. Le pire n’est jamais sûr.

Du soleil dans les yeux

Ce que je retiens de l’Ardèche Run depuis que cette course existe, c’est le regard de celles et ceux qui passent la ligne d’arrivée. Certain(e)s sont là pour monter sur le podium ou pour aller chercher un gros chrono. Beaucoup pour tenter le meilleur classement possible. D’autres pour relever un défi qui, il y a peu, leur semblait totalement impossible. Certain(e)s se sont même mis à courir avec l’ objectif d’aller au bout de l’Ardèche Run, un des semi-marathons les plus difficiles …

Pour tous ces coureuses et coureurs aux yeux qui brillent par tous temps, le taux d’humidité du t-shirt ne changera rien : la victoire sur soi sera magnifique !

Conseils et astuces en cas de pluie.

La première chose qu’il faut savoir, c’est que courir sous la pluie n’est pas un problème. Le problème est plutôt « attendre sous la pluie ».
Alors pour éviter de se refroidir avant le départ, deux choses simples :
1- Inutile de venir trop tôt. 20 minutes avant le départ, c’est suffisant en cas de pluie. Attention quand même à ne pas louper le coup de feu à 10h précise.
2- Le sac poubelle et la casquette : c’est simple et c’est très efficace. Pour éviter de tremper les vêtements avec lesquels tu vas courir, un grand sac poubelle avec juste un trou pour la tête te protègera des épaule jusqu’aux chevilles. Y a plus qu’à mettre une casquette pour éviter les cheveux qui frisent.
Attention, avant le départ, à bien mettre tous les sacs à la poubelle ou à les remettre aux bénévoles. Aucun sac poubelle ne devra être jeté en dehors de la zone de départ, sous peine de disqualification.

Evite les vêtements en coton, le t-shirt particulièrement. Privilégie un t-shirt technique en fibres synthétiques, qui sèchera vite et qui limitera l’irritation de la peau, contrairement au coton qui devient abrasif quand il est mouillé.
Pour les mecs, il peut être utile de se coller un pansement sur chaque téton, pour éviter le frottement du tissu mouillé.

Vestiaire : comme tu le sais , tu peux confier un sac à notre super équipe « Vestiaire » qui embarquera tes affaires de rechange à l’arrivée.
Alors n’oublie pas de glisser dans ton sac un truc imperméable qui te permettra d’attendre sereinement la navette de retour.
Parce que forcément, il y aura un peu d’attente (dans la bonne humeur !)
Et pourquoi pas un petit parapluie dans le sac 😉

Pour l’organisation : quelques complications, mais la motivation intacte

C’est sûr qu’on préfère quand la journée est ensoleillée, comme ce fut souvent le cas pour l’Ardèche Run. Mais on ne va quand même pas se taper une grosse déprime à cause de la météo. L’Ardèche Run c’est des mois de préparation par une toute petite équipe de bénévoles qui s’arrachent pour organiser un bel événement de la plus belle des manières. Alors on n’a pas bossé autant pour se dire que la fête est finie. Pas question.
Et puis la vie est trop courte pour n’aimer que les journées ensoleillées.

Certaines choses seront plus compliquées : vidéo, photo, facebook live… On est en train de voir comment faire au mieux.
On est en train d’organiser une éventuelle distribution de ponchos à l’arrivée pour celles et ceux qui ne seront pas équipés.
Concernant les navettes, dans un monde idéal on aurait essayé d’augmenter le nombre de bus pour éviter les files d’attente… mais ça c’est totalement impossible , techniquement et financièrement.

Je ne vais pas terminer cette bafouille météorologique par un aphorisme prétentieux à la « runneur-winner », mais la première phrase qui me vient en tête quand je cours et que  quelques gouttes m’annoncent une douche imminente, c’est celle là :

courir sous la pluie est une bonne façon de se sentir vivant

Ben ouais les amis. J’en connais un paquet de gens qui aimeraient pouvoir courir, tout simplement. Sous la pluie, sous la neige, dans le vent… juste courir.

Des bises et à dimanche !

Stéphane, organisateur déterminé et optimiste

« le carburant du coureur n’est pas le soleil,
mais le courage ».